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Extraits...

Supplique à celle qui est triste

Ne sois plus triste miséreux
Mon bel amour ô ma faiblesse,
Que les effluves de tes yeux
Eteignent à jamais les feux
Consumant ta frêle jeunesse.
Jamais les pleurs n’apporteront
A ton visage plus de charme
Que ton beau sourire fécond,
Au drame lègue l’effusion
Avant que ton front ne se fane.

 

Aucun ciel n’est plus opalin
Qu’au matin de pluie délaissée
Pour un doux rayon cristallin,
Te voir ainsi est mon dessein,
De tout nuage abandonnée.
Je n’aime la terre mouillée
Par le vil orage sordide
Et dessus ta peau desséchée,
S’il est besoin d’une rosée,
J’y poserais ma bouche humide...

Paris maudit

Paris pauvre Paris
Assassin et voleur d’enfants
Paris maudit Paris
Tes lèvres roses cachent tes dents
Sur ton champ de bataille
Désastre fait pitié
Jonchent les victuailles
Provinciales volées
Tu les bouffes nos enfants
Tu les ronges jusqu’au coeur
Tu dégueules ton argent
Mais argent n’est point bonheur
Paris pauvre misère
En ton ventre entassés
Les enfants de nos mères
Cherchent en vain l’été

Un beau jour ils reviendront
Au pays des vieux parents
Loin de toi ils oublieront
Le goût amer de l’argent...

Bretagne de nos ancêtres

Bretagne de nos ancêtres
A glissé dedans la mer,
Sous les vagues gît peut-être
Son merveilleux univers.
Avec le temps qui passe,
Avec le vent maudit,
La nature trépasse,
Le rêve s’évanouit ;
Mais la confiance règne
Et je me dis qu’un jour
De la terre sereine
Renaîtront les atours.
La tempête qui gronde
Dessus les fonds marins
N’atteint pas le vieux monde
Qui revivra demain...

C'est ça l'Amour

Une bouche qui geint
Et qui tend ses deux lèvres
Une bouche qui joint
Une autre bouche en fièvre
Un baiser qui se perd
Dans une nuit glacée
Mais qu’importe l’hiver
Il fait trop bon s’aimer
Deux bouches qui ne veulent
Désormais se quitter
Car une bouche seule
Ne fait plus un baiser

C’est ça l’Amour
Dans la vie des petites choses
Tendres instants de chaque jour
D’un jardin de soucis les roses...  

La complainte de la vie

Au plus profond de l’insouciance
Je ne connaissais rien des choses,
Ma jeunesse allait ignorance,
Voguant sur un nuage rose.
Je pensais que chacun des jours
Etait ébloui de bonheur,
Que les hommes vivaient d’amour,
Que la joie éclatait les coeurs.
Le monde est, avec ses frontières,
Un jardin d’acclimatation,
L’homme y dispute sa misère
Dans le sang et la déraison;
Chacun y joue son numéro,
Par profit, non par charité,
C’est ainsi que le pauvre agneau
Par le loup se fait dévorer...

La Rose du bonheur

Pour toi j’ai cueilli cette rose
Au fond du jardin de mes rêves
Pour toi j’ai cueilli cette rose
Pour que notre amour soit sans trêve
La rose du bonheur
Jamais ne fanera
A l’aura de ton coeur
Toujours elle restera
Rose de longue vie
Elle ne durera point
Comme le poète l’a dit
L’espace d’un matin

Pour toi j’ai cueilli cette rose
A l’aube du plus beau des jours
Pour toi j’ai cueilli cette rose
A l’orée d’un grand bois d’amour...

Un jour viendra

Un jour viendra où les oiseaux
Ne chanteront plus le printemps
Leur cri ne sera que l’écho
De haine et de la mort du temps
Le vent qui passe n’apporte plus
Que de piètres propos troublants
Il chasse là-haut dans les nues
Les nuages noirs du printemps

Un jour viendra où les poissons
Sans eau pure ne sauront nager
Le fuel en aura la raison
Les égoûts sont propres à côté
De la grande bleue qui jadis
Glissait dessus les plages d’or
Elle est bien piteuse aujourd’hui
Plastifiée encore et encore

Un jour viendra où ma chanson
Impertinente mais censée
Où ma funeste déraison
Naîtront en leur réalité
La terre se meurt il faut bouger...

Le jour meilleur

Aujourd’hui l’amour te quitte
Mais un autre viendra demain,
Oublie-le, oublie-le vite,
Les jours ne sont sans lendemain.
Le vent chasse les nuages,
Déjà le soleil te sourit
Et les pleurs sur ton visage
Sècheront bien avant l’ennui.

Il reviendra le jour meilleur
Faut prendre la vie comme elle vient,
Il reviendra le jour meilleur
La joie chassera ton chagrin.

Il reviendra le jour meilleur
Il faut vivre, rire et chanter,
Il reviendra le jour meilleur
Le soleil dort avant l’été...

Le temps de ma jeunesse

Dans mon très cher pays breton
Il n’est d’hiver il n’est d’été,
Je n’ai connu qu’une saison,
La plus chaude : c’est l’Amitié;
Ici le temps importe peu,
Seul compte le temps des copains,
Je préfère au soleil des cieux
Une chaude poignée de mains.

Je n’oublirais point l’allégresse,

Fleuron de mes tendres années,

Terre d’Armor, terre de liesse

Bretagne ô terre d’Amitié.
Il était beau, il était fou le temps de ma jeunesse,
J’vous r’mercie les copains vous m’avez tant donné,
Sur la terre d’Armor il pleut dit-on sans cesse,
Mais constamment y brille l’astre de l’Amitié...

Liberté Egalité Fraternité

Il était une fois un pays merveilleux
Où les hommes vivaient libres égaux frères et heureux
Il était une fois et ce conte de fée
Entre injustice et lois jamais n’a existé

Egalité insignifiance
Tu n’as d’égal que ton image
La vie de ton inexistance
Et le néant de ton visage
Au monde n’est l’égalité
En somme elle n’a jamais pu naître
D’un amour qui n’a pas été
Réunissant vassaux et maîtres
Egalité loi du profit
Et la machine au coeur d’acier
Ecrase un pauvre peuple qui
N’a plus que ses yeux pour pleurer...

Lorsque sourit l'enfant

Lorsque sourit l’enfant
Ses yeux avec emphase
Ont la couleur du temps
Que le soleil embrase.
Lorsque sourit l’enfant
Il se peut que, peut-être,
L’espace d’un instant
Les secondes s’arrêtent.
S’attardent les nuages
Afin de ne troubler
Ce sublime visage,
Ne le point déranger;
Même l’oiseau se tait
En sa cage-prison,
Semblant soudain distrait
Par cet ardent rayon.
Souris, souris encore
Bel enfant de l’amour,
Sois impassible aurore,
Souris, souris toujours...

Madame la Chanson

Madame la Chanson, vous êtes la tendresse
Que votre bouche apporte à ma bouche en détresse;
Il n’est de solitude en vos bras salutaires,
Mais douce certitude d’y retrouver l’eau claire
De la fontaine pure au sein de mon enfance,
Les premières blessures de mon adolescence.
Je gagne votre couche, l’amour m’y est promis,
Un voile de baisers descend du ciel de lit.
Madame la Chanson, Madame la Chanson.

 

Madame la Chanson vous êtes mon exil,
J’aime à me naufrager aux rives de votre île.
Un jour peut-être, au bord des rimes de vos phrases,
Fleuriront des couplets aux souriants rivages;
Mais le soleil en moi tout de larmes est noyé,
L’astre n’attend-il pas le retour de l’été ?
Vous serez allégresse Madame la Chanson
Quand sÈcheront mes pleurs à la belle saison.
Madame la Chanson, Madame la Chanson...

Ma Mie

Tendre comme le fruit
Tu sembles descendue
D’un divin paradis
O bon fruit défendu
Je croque à belles dents
Ces instants délicieux
Dont le goût surprenant
Me fait trembler un peu
Tes joues de pulpe rose
Semblent fragilité
C’est à peine si j’ose
Y poser un baiser

 

Ma Mie ma Mie ma Mie
Demeure en mon verger
Ma Mie ma Mie ma Mie
Je viendrais t’y aimer...


 

Y'a pas d'soleil

Je sais j’ai pas connu
Celui qui fut mon père
Je n’ai que trop connu
Le passé de ma mère
Mais moi ma fois qu’y puis-je
Je n’ai que trop payé
Les frivoles bêtises
De mes parents aimés

Y’a pas d’soleil
Pour les enfants abandonnés
Y’a pas d’soleil
Pour les chiens perdus sans collier
Y’a pas d’soleil
J’aimerais pour sécher mes pleurs
En guise de soleil
Un petit coin de coeur...


 

Ne pleure plus petit garçon

Un charmant bambin
Serrant fort la main de sa mère
Vers l’école allait
C’était le premier jour
Il avait du chagrin
Et sa petite mère
En vain essayait
De consoler son amour
Je me suis approché
Lui ai dit mon petit
Ecoute ma chanson
Et surtout ne pleure pas
Sa joue j’ai carressée
Alors il m’a sourit
Comm’ça tu es mignon
Chéri écoute-moi

Ne pleure plus petit garçon
Prends mon mouchoir sèche tes larmes
Ne pense plus à ton chagrin
Et chante avec moi ce refrain
Ne pleure plus petit garçon
Conserve pour plus tard tes armes
Tu en auras d’autres chagrins
Garde tes larmes pour demain...

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